Le bois, matériau écologique et renouvelable, est à la base d’une filière économique appelée filière forêt-bois. Sa production et ses divers stades de transformation sont source d’activités diversifiées. Elles sont interdépendantes : de la forêt aux consommateurs, le matériau bois suit une chaîne logique de transformation, pour être valorisé sur différents marchés.
La filière Forêt-Bois en Bretagne est particulièrement vertueuse tant du point de vue économique, social ou environnemental.
La forêt est le premier maillon de toute la filière car elle fournit la matière première pour les transformateurs. L’enjeu principal est de pérenniser le massif productif fournissant des bois de qualité afin que les acteurs de l’aval puissent continuer à fabriquer des produits bois sans crainte de rupture d’approvisionnement : c’est le moteur de la filière.
La forêt bretonne couvre 400 000 ha, soit 14 % du territoire breton (30 % au niveau national). Elle est très diversifiée et constituée à 74 % d’essences feuillus et 26 % de conifères.
La forêt bretonne est à 92% privée et appartient à plus de 116 000 propriétaires privés d’où un morcellement des surfaces préjudiciable à une bonne gestion. À contrario la forêt publique est gérée par un acteur unique : l’ONF.
La forêt bretonne produit annuellement environ 2,7 millions de m3 tandis que la récolte est estimée à 1,1 million de m3. Plus de la moitié du bois récolté par les entreprises est du bois d’œuvre de résineux (62%).
C’est 10 % des émissions de GES régionales qui sont séquestrées par la forêt bretonne.
La sylviculture vise à assurer, d’une part, la pérennité de la forêt en prévoyant sa régénération naturelle ou artificielle et, d’autre part, à assurer son entretien et son amélioration. Pour cela, le sylviculteur doit intervenir régulièrement dans ses peuplements (travaux de plantations, dégagements, élagages…).
Pour être en bonne santé et produire des bois de qualité, la forêt a besoin d’être gérée, dans le cas contraire elle se dégradera naturellement. Il faut rappeler que la gestion forestière est cadrée par des documents qui découlent du code forestier (SRGS, DRA, SRA). La mise en œuvre de la gestion durable au niveau de chaque propriété est cadrée par des documents qui sont l’Aménagement pour la forêt publique, le PSG, le CBPS ou le RTG pour la forêt privée.
En Bretagne, seule une infime proportion de propriétaires forestiers exerce la profession de sylviculteur à titre principal. Seulement 7 000 d’entre eux possèdent 4 ha et plus et commencent à prendre conscience qu’ils ont un rôle important dans la filière.
L’exploitation forestière représente les activités liées à l’abattage, le débardage, le transport des bois et le reboisement. Les entreprises d'exploitation forestière peuvent exécuter elles-mêmes les travaux ou les sous-traiter à une entreprise de travaux forestiers. En général, les entreprises de l’amont de la filière-bois sont de très petite taille (micro-entreprises), souvent unipersonnelles. En 2014, étaient comptabilisées 76 sociétés d’exploitation forestière dont 18 ayant également une activité de sciage.
En 2015 la récolte de bois s’élève à 1 169 300 m3 de bois rond dont 25 % en volume certifié (source : Agreste, DRAAF Bretagne, enquête annuelle sur la branche d’activité exploitation forestière).
La 1ère transformation comprend les activités qui permettent de transformer les billes de bois en produits bois. On trouve les activités de sciage, de déroulage ou tranchage et de broyage. À la suite d’un processus de concentration des petites entreprises, la Bretagne a perdu 58 % de ses exploitations forestières et scieries en moins de 30 ans (Enquête Annuelle de Branche).
Si le nombre de structures a fortement diminué, la capacité de transformation est restée stable et a même augmenté depuis 2010 traduisant ainsi une augmentation de la taille moyenne des entreprises et une modernisation des outils de production. Aujourd'hui il y a 75 scieries dont 10 sont des scieries mobiles et dont 18 ont également une activité d’exploitation forestière. Les activités des scieries évoluent ; certaines fabriquent désormais des composants bois (bois aboutés, bois contre-collés, panneaux) répondant ainsi à la demande des entreprises de la construction bois et se rapprochant de plus en plus de la 2ème transformation du bois.
Ce secteur d’activité regroupe les entreprises de construction bois, fabrication de meuble et d'emballage. Ce secteur est en plein développement. C’est lui qui « tire » le reste de la filière Forêt-Bois.
Le secteur de la deuxième transformation du bois, notamment pour la construction, fonctionne quasi-indépendamment de la filière-bois locale car il utilise très majoritairement des bois d’importation. Il faut tout de même noter la fabrication locale d'emballage (palettes, caisses...) et dans une moindre mesure de bois d'ossature avec des Épicéas et des pins venant de Bretagne.
Cela tient à la modestie du massif forestier breton, mais aussi aux difficultés rencontrées par les scieries régionales pour fournir les produits répondant à la demande des utilisateurs en matière de quantités, de régularité de l’approvisionnement, de séchage, de conditionnement,… ainsi qu’à la situation privilégiée de la Bretagne pour recevoir des bois d’importation.
La filière forêt-bois génère des emplois, locaux, non délocalisables et ruraux. Elle vient en cinquième position en matière d’emploi en Bretagne, au même niveau que la branche électronique-télécommunication, et juste avant le tourisme et l’automobile. Elle génère un chiffre d’affaires annuel de 2 milliards d’euros HT (hors activité charpente et menuiserie).
En Bretagne, la filière forêt-bois bretonne compte plus de 4 000 entreprises et 15 000 emplois :